Réussir le déconfinement

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J’ai regardé le 28 avril dernier la déclaration du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, relative à la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, et les interventions qui ont suivi.

Nous ne pouvons pas demeurer confinés indéfiniment, au risque de donner le coup de grâce à notre économie. Ce n’est que parce que nous travaillons, que nos productions, nos connaissances, nos savoir-faire répondent à un besoin et que nous les échangeons, que nous pouvons financer nos besoins individuels et collectifs.

Les députés qui ont succédé au Premier ministre ont exprimé la diversité de nos points de vue, de nos intérêts ; nos contradictions aussi.

Certains d’entre nous veulent pouvoir aller et venir librement, d’autres, travailler, sauver leur emploi. Personne, je l’espère, ne souhaite être contaminé par le Covid-19, ni transmettre le virus à autrui.

J’entends et lis des critiques sur l’intervention du Premier ministre. D’aucuns auraient aimé que le plan soit plus détaillé, plus précis. D’autres, au contraire, qu’il laisse davantage de liberté aux différents acteurs.

Une loi, des décrets et des arrêtés, déclineront la stratégie exposée. Par nature ces textes ont une portée générale et ne peuvent appréhender telle ou telle situation particulière, d’autant plus que les effets du virus demeurent encore dans une large mesure, inconnus.

Nous chérissons la liberté mais, quand le cadre légal ne fixe que des grands principes et laisse aux acteurs le choix des moyens pour satisfaire à ces obligations, nous demandons à ce que les règles soient plus précises, plus encadrantes !

Ainsi se vérifie la maxime de George Bernard Shaw, « Liberté implique responsabilité, c’est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent. »

Les droits des uns sont en effet les obligations des autres.

Le cadre défini par le Premier ministre me paraît clair : se protéger et protéger les autres. Notre solidarité, notre créativité, notre inventivité, …, en un mot, notre liberté, peut s’épanouir entre ces deux bornes et notamment pour permettre à chacun d’entre nous de disposer des moyens de protection.

J’ai apprécié, entre autres, ces propos de M. Gilles LE GENDRE, Président du groupe des députés La République En Marche :

« Le déconfinement est en quelque sorte le laboratoire de l’après. Qu’il réussisse, et tout redevient possible : la France recouvrera le droit de l’espérance. Qu’il échoue en tout ou partie, et nos chances s’éloigneraient d’effacer les stigmates de ce choc d’une violence sans précédent.

En réalité, le déconfinement constitue un double défi : un défi pour les Français et un défi pur notre démocratie.

Pour les Français, c’est le défi de la responsabilité. « Rien n’est solitaire, tout est solidaire », écrivait Victor Hugo. Tel est le paradoxe apparent du confinement et peut-être le seul bénéfice de cette crise : aujourd’hui plus que jamais, alors que des dizaines de millions de Français sont confinés, nous mesurons la valeur inestimable du lien humain et notre besoin de faire société.

Depuis deux mois, les solidarités, grandes ou petites, spectaculaires ou discrètes, organisées ou spontanées, réveillent un capital de générosité, une capacité de résilience, un désir de sens dans notre pays. Ceux-ci ont toujours existé, mais la course effrénée de l’existence et la croyance à un progrès éternel nous privaient trop souvent de les exprimer avec toute leur force. La course brutalement stoppée et le progrès gravement mis en doute, nous voici contraints de revisiter l’essentiel : les conditions de notre survie et les valeurs qui nous unissent.

(…).

Le confinement était une discipline exigeante, mais finalement assez simple : sauf exceptions, essentielles, pour soigner les Français ou assurer leur vie quotidienne, nous étions tous invités à rester chez nous. Le déconfinement sera autrement complexe. Son succès repose sur la responsabilité individuelle. En l’absence de remède et de vaccin, chacun d’entre nous devient le seul agent antiviral efficace contre une seconde vague de l’épidémie, qui serait probablement encore plus dévastatrice. »

L’article 1240 de notre code civil traduit en ces termes cette responsabilité : « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »

Nous voulons être libres. Soyons responsables, tous, chacun à son niveau. Protégeons-nous. Protégeons les autres.

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